LE LIVRE
Judy ne sait pas encore qu’après sa journée de travail, elle va grimper dans un train. Elle n’a jamais mis les pieds à Nantes, elle n’a aucune idée de ce qu’est le drag, elle ne s’imagine pas franchir le seuil d’une maison-cabaret. Là-bas, Gérard, Lor, Françoise, Adrien, Jean-Paul ne l’ont pas encore rencontrée.
Judy ne sait pas comment les gens se choisissent.
Pour l’instant, tout ce que Judy sait, c’est qu’elle aime Cristina.
Avec Vaisseau mère, Sarah Gourreau compose une fiction-chorale bouleversante, dans laquelle les faisceaux des regards se superposent. On y retrouve son talent pour dessiner, tout en douceur, les contours de personnages traversés par la férocité des courants propres à notre époque.
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RETOURS DE LECTURE
Judy a besoin d'air, besoin d'être aimée. Judy part, dans une ville qu'elle ne connaît pas, sans attaches et sans but. Lors d'une soirée drag, elle fait la connaissance de Lor, Gérard, Françoise et les autres, aptes à lever toutes ses barrières. Dans la Maison-refuge, chaque habitant, sans jugement, est libre dans ses fêlures. Cette liberté de choix, c'est pouvoir être soutenu, même dans ses erreurs, c'est sentir chaque membre enrichir son propre parcours. Celui d'êtres humains géniaux, fantasques, qu'on rejoint à des carrefours de vie. Des amis, des frères, des sœurs, une famille soudée par l'acceptation mutuelle, parfois attaquée par la réalité du monde extérieur. Mais qui s'apportent du style, du soin, des joies, des couleurs et des phrases qui claquent, le plaisir sensoriel de la communion, le bonheur de se laisser aller, en confiance, se sachant accueilli.
Une grande gorgée de force, chaleureuse et régénératrice !
⤷ Jean-David Henninger / La Marge (Haguenau)
La narration, les différents points de vue, et certains dialogues étaient incroyablement drôles, d'autres moments très touchants, j'ai écrasé une larme en terminant ce roman (mais pas de gros chagrin, tant c'est bien fait)... j'ai aimé retrouver les thématiques des deux pièces de Sarah Gourreau que j'avais déjà lues (notamment la fin de vie) avec une dimension supplémentaire. J'ai déjà envie d'une suite !
⤷ Eva Sinanian / Les Mots à la bouche (Paris)
Je viens de finir Vaisseau Mère à l'instant. Il entre dans la catégorie des livres que l'on serre contre son cœur une fois refermés, qu'on appuie sur la peau pour qu'ils restent longtemps. C'était si beau. Si fort. C'est une merveilleuse célébration de toutes nos identités, des familles choisies si importantes dans les communautés queer. J'ai tremblé, ri, pleuré, avec chacun.e d'entre elleux. Je voulais en être, moi aussi, de la Maison Mère.
⤷ Michael Mathieu / Librairie de Paris (Paris)
Après celle de Barbary Lane, San Francisco, dans "Tales of the city", voilà une nouvelle maison dont on rêve de franchir le seuil... Cette fois, c'est à Nantes que se situe le Vaisseau mère de tous nos désirs — et d'une fabuleuse et tourbillonnante colocation qui devient une famille qu'on ne voudra plus quitter.
On aimerait tellement y entrer, que ce soit le temps d'une soirée drag, pour trouver du réconfort quelques semaines, ou pour faire soi-même partie de cette vie. À défaut, on se console en découvrant les personnages qui gravitent autour de cette maison. Et quelles belles rencontres ! On reste longtemps habité·es par ces personnes, tellement attachantes, tellement touchantes, et dans lesquelles on reconnaît toujours un peu de nos propres histoires, troubles, rêves, amours.
Un de nos coups de cœur de cette rentrée littéraire, un roman qui donne envie de danser, d'aimer, de vivre !
⤷ Aurore Sirantoine / Café librairie L’interstice (Besançon)
Parmi les premières lectures de la rentrée littéraire de septembre, le roman Vaisseau mère de Sarah Gourreau se détache inexorablement.
Comment dénoncer en douceur une société qui écrase et marginalise, comment vivre son identité quelle qu’elle soit en étant libre, comment trouver l’entraide ? En appartenant à une famille, mais pas n’importe quelle famille celle de la Maison Mère, celle d’un cabaret drag dont Judy, perdue dans sa vie professionnelle et amoureuse, va un jour pousser la porte. Ce vaisseau mère ressemble à la maison bleue de la chanson San Francisco de Maxime Le Forestier « où ceux qui vivent là ont jeté la clé et se retrouvent ensemble après des années de route ». Vaisseau Mère, Vaisseau Refuge, Vaisseau Solidaire, Vaisseau Brocante, Vaisseau Coulisses, Vaisseau Strass, Vaisseau Consolation… Au cœur du roman, les personnages du cabaret prennent corps avec leur espoir, leur doute et leur fêlure. Et l’attachement est immédiat. Les histoires s’entrecroisent jusqu'à un dénouement très émouvant. Autrice de théâtre, Sarah Gourreau campe les décors de chaque scène de son roman, que celle-ci soit intimiste ou spectaculaire, grâce à la justesse de l’écriture et un grand sens visuel et olfactif. Doté d’une force insoupçonnable et une tendresse mêlée d’humour, Vaisseau mère n’a pas son pareil pour nous parler de la complexité des relations humaines. Après Pas de bougie bougie et Shakesqueer : la querelle, Sarah Gourreau récidive pour notre plus grand plaisir.
⤷ Françoise Laot / Librairie Gutenberg (Strasbourg)
Vaisseau mère , c’est avant tout une galerie de personnages d’une force magistrale qui vont venir nous remuer et nous hanter. Je crois que c’est à ça que tient la force de Sarah Gourreau : déjà avec Pas de bougie bougie, il avait été difficile de me défaire du personnage d’Amélia tant il est beau, complexe, humain. [...] J’ai tellement aimé ce livre parce que j’ai aimé ses personnages, ses lieux, son écriture, sa puissance... Toutes ces choses font que ce texte appartient à la catégorie de ceux qu’on ne peut pas oublier.
⤷ Agathe Freyburger / Librairie Gutenberg (Strasbourg)
Vaisseau mère
SARAH GOURREAU écrit de la fiction et met parfois ses créations en scène. En 2020, elle co-écrit et publie deux pièces de théâtre aux éditions Gorge bleue, Pas de bougie bougie suivi de Shakesqueer : la querelle. Convaincu·e du pouvoir immense des histoires sur les consciences, elle travaille notamment sur les différentes façons de connecter et de faire famille.
Vaisseau mère est son premier roman.- ISBN : 9782958493202
- Parution : 19 septembre 2023
- 370 pages
- 14 x 21,6 cm
- couverture illustrée par Mayeul Vigouroux